La valorisation des aimants en fin de vie fabriqués à partir de terres rares a longtemps été ignorée. Ce n’est que l’augmentation des prix sur le marché mondial, la forte dépendance vis-à-vis de quelques exportateurs et les besoins croissants qui ont conduit à une nouvelle façon de penser. Jusqu’à présent, les aimants étaient cependant recyclés par des procédés chimiques complexes. Heraeus a donc développé une nouvelle méthode en collaboration avec l’institut Fraunhofer. Celle-ci permet de recycler les aimants en néodyme-fer-bore de manière plus respectueuse de l’environnement.
Nouveau procédé de valorisation des aimants en néodyme-fer-bore
Avantages du nouveau procédé de valorisation des aimants en néodyme-fer-bore
Heraeus Remloy utilise un traitement pyrométallurgique d’anciens aimants permanents. Concrètement, cela signifie que des aimants frittés provenant par exemple de moteurs électriques, d’appareils médicaux ou de disques durs sont fondus afin de produire de nouveaux alliages. Ce procédé convient à toutes les compositions d’aimants en néodyme-fer-bore.
Procédé respectueux de l’environnement
- Pas d’électrolyse, ni d’utilisation de produits chimiques
- 80% d’économie d’énergie / de CO2 lors de la valorisation
- Faibles coûts logistiques grâce aux chaînes d’approvisionnement en Europe
Les aimants en fin de vie sont fondus, ce qui donne des matériaux en néodyme-fer-bore , utilisés pour la fabrication d’aimants à liant synthétique ou formés à chaud.
À l’inverse de cela, le procédé chimique par voie humide consiste à dissoudre les aimants en fin de vie, à séparer les métaux et à les retransformer ensuite en alliages métalliques. C’est à partir de ces alliages que l’on obtient les poudres métalliques. Le processus est plus long, très gourmand en énergie et représente une forte charge environnementale.
Pourquoi la valorisation des aimants en néodyme-fer-bore est-elle un facteur économique important?
Le recyclage des aimants permanents est l’un des moyens d’assurer un approvisionnement européen en matériaux magnétiques. Les terres rares comme le néodyme, à partir desquelles sont fabriqués les aimants permanents, ne sont quasiment pas extraites en Europe. La majeure partie des terres rares est extraite en Asie. Le marché mondial est dominé par la Chine. Cependant, les prévisions suggèrent que la Chine consommera bientôt toute sa production de néodyme. Compte tenu de la forte demande de ces matériaux, notamment en raison de la transition énergétique, la disponibilité de ces matières premières peut rapidement se raréfier.
Les terres rares sont donc considérées par l’Union européenne comme des matières premières critiques et les flux de matières doivent être diversifiés. Le recyclage joue ici un rôle déterminant, car les sites d’extraction économiquement rentables sont coûteux et entraînent des conséquences écologiques. Heraeus Remloy a reçu le soutien du Fonds européen de développement régional (FEDER) dans le cadre d’un programme d’aide aux « projets modèles de recherche et de développement pour la réduction des émissions de CO2 ». La valorisation par Heraeus d’aimants en fin de vie soutient le « Green Deal » de l’Union Européenne.
La demande en terres rares ne cesse d’augmenter
La demande mondiale en oxydes de terres rares atteindra probablement quasiment 190 000 tonnes en 2030. Ce sont surtout les terres rares pour les aimants permanents, néodyme, praséodyme, dysprosium et samarium, qui seront de plus en plus demandées dans un avenir proche. Ces éléments sont essentiels pour la fabrication d’aimants à base de terres rares. Ni le tournant en matière de mobilité ni le développement des énergies renouvelables ne fonctionnent sans aimants performants. L’électronique grand public, les technologies médicales et la recherche sont également tributaires des aimants en néodyme.
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L’UE cherche des sources alternatives pour les terres rares
L’UE a également reconnu l’importance des terres rares et des produits qui en sont issus. L’approvisionnement en terres rares est une priorité, celles-ci faisant partie des matières premières présentant le plus grand risque d’approvisionnement. Cela s’explique notamment par le fait qu’il n’existe quasiment pas de sites d’extraction de terres rares en Europe. En revanche, la Chine couvre près de 90 % de la production mondiale. Parallèlement, la demande de terres rares et surtout d’aimants permanents augmente tout autant en Chine. Les restrictions à l’exportation constituent donc un risque à prendre au sérieux.
Grâce à la valorisation des aimants en fin de vie, Heraeus Remloy offre une solution assurant un approvisionnement indépendant. Cela permet d’établir pour la première fois une chaîne de flux de matières pour les aimants en néodyme-fer-bore en Europe. Les entreprises européennes peuvent ainsi non seulement disposer d’une source fiable pour leurs besoins en aimants permanents, mais aussi rendre la fabrication de leurs produits plus durable.